Les quatre paroles d’héritage de JEM
En 2015, je me suis trouvée face à un dilemme : Loren avait quatre-vingts ans à la fin du mois de juin et je savais que les JEMiens du monde entier voudraient célébrer cette étape importante – mais Loren ne voulait pas forcément la célébrer ! Non pas parce qu’il niait le fait de vieillir, mais parce qu’il ne voulait pas être le centre d’attention. Il préférerait de loin laisser passer l’occasion avec une simple fête de famille et un cornet glacé !
Heureusement, notre cher ami David Hamilton connaît bien le cœur de Loren, et il comprenait le dilemme. Il a donc mis sur pied un plan astucieux : en septembre 2015, environ mille trois cents collaborateurs et leaders en provenance de soixante-douze nations devaient se rendre à Townsville, en Australie, pour notre rassemblement YWAM Together. En guise de cadeau d’anniversaire, à la fin de cet événement, nous avons honoré Loren par une réflexion sur quatre paroles clés qu’il avait lui-même partagées à notre mission tout au long de notre histoire. Ces paroles ont été connues par la suite sous le nom « quatre paroles d’héritage ». Chacune de ces paroles d’héritage a été présenté à Loren sous forme d’histoire, rappelant comment Dieu avait donné cette parole, devant toute la congrégation, accompagnée d’une fanfare et de cadeaux appropriés. Ce moment s’est terminé avec un énorme gâteau d’anniversaire, porté sur les épaules de six « guerriers » des îles du Pacifique. Le gâteau avait la forme d’une Bible géante, représentant la quatrième parole d’héritage : « éradiquer la pauvreté biblique aujourd’hui ». Ce temps était rempli de joie et de rires, ainsi que de réflexions sur l’ampleur des paroles que Dieu avait données à JEM et au corps du Christ par l’intermédiaire de Loren. C’est donc ainsi que Loren a pu célébrer son anniversaire, en se concentrant sur Jésus et sur les paroles qu’il nous avait données !
- Darlene Cunningham
PAROLE D’HÉRITAGE N° 1 : La vision des vagues – 1956
L’ALLIANCE FONDAMENTALE DE JEM
C’était en juin 1956. Loren Cunningham était aux Bahamas avec quatre autres jeunes hommes pour évangéliser et réunir des jeunes, en utilisant leurs talents musicaux. Un mercredi à quinze heures, quelques jours avant son vingt-et-unième anniversaire, il était agenouillé près de son lit dans la chambre d’amis simplement meublée de son hôte missionnaire. Il demandait au Seigneur quel était le message qu’il devait partager ce soir-là. Puis, alors qu’il regardait les murs blancs, quelque chose d’inattendu s’est produit. Il dit : « Je vis soudain, étalée devant moi, une carte du monde. Mais c’était une carte vivante. Elle remuait ! Je m’assis, secouai la tête, me frottai les yeux : un film se déroulait dans mon esprit. Je distinguais tous les continents. Les vagues venaient se briser sur les côtes : chacun d’elles déferlait sur un continent, puis reculait, puis revenait plus avant, pour enfin le recouvrir complètement.
Je retenais mon souffle. Puis la scène que je contemplais changea. Les vagues devinrent des jeunes gens – de mon âge, ou même plus jeunes – et ils couvraient les continents., Ils parlaient aux gens, au coin des rues, ou devant les cafés. Ils allaient de maison en maison. Ils prêchaient. Partout, ils se montraient attentionnés envers les habitants. Puis tout s’effaça. » (Extrait de Est-ce bien toi, Seigneur ? de Loren Cunningham avec Janice Rogers, Éditions Jeunesse en Mission).
Dieu avait parlé à Loren à travers cette vision des vagues. Cette remarquable initiative de Dieu de partager son rêve avec Loren allait conduire au lancement de Jeunesse en Mission quatre ans plus tard. En l’espace d’une génération, des millions de jeunes verraient leur vie touchée par Dieu grâce à cette vision des vagues.
Nous faisons partie de ces jeunes. Nos vies ont été changées par la façon dont Dieu a rencontré Loren ce jour-là aux Bahamas. Lorsque nous repensons à cet événement, nous réalisons que ce moment a des parallèles importants avec d’autres moments de l’histoire, des moments où Dieu est intervenu pour partager son cœur et ses desseins pour le monde. Nous avons en effet réalisé que cette vision, cette rencontre inattendue, était une alliance fondatrice, initiée par Dieu et qui définissait notre destinée en tant que mission ; Dieu l’avait donnée à Loren afin de donner naissance à un nouveau mouvement missionnaire.
À quoi ce mouvement devrait-il ressembler ? Quels étaient les principaux éléments de cette vision de l’alliance ?
Tout d’abord, cette vision concernait la jeunesse. C’était à la fois une réalité concrète et une métaphore concernant de nouvelles choses. Concrètement, si un jour nous cessions de promouvoir la jeunesse, nous nous éloignerions alors de l’appel de Dieu pour nous en tant que tribu de JEM. Métaphoriquement, c’était le langage de la dérégulation et de l’innovation missionnaires. Au milieu du vingtième siècle, les jeunes n’étaient pas considérés comme des candidats à la mission. Ce n’était tout simplement pas quelque chose qui se faisait à l’époque de la vision de Loren. Aujourd’hui, cette vision d’alliance continue à nous appeler à faire ce que d’autres dans l’Église ne font pas. Elle nous appelle à aller de l’avant en tant que mission apostolique pour faire naître de nouvelles initiatives dans l’Esprit, pour atteindre les objectifs de la Grande Mission. Elle nous appelle à un style de vie pionnier et viral, à co-créer avec Dieu, à faire et à encourager les autres à faire de nouvelles choses de manières nouvelles.
Deuxièmement, cette vision concernait les « tous » et les « chaque ». Les vagues de jeunes couvraient toutes les nations, sur tous les continents. Il s’agissait d’être global, inclusif et holistique. Si un jour nous perdions de vue les « tous et les chaque », nous perdrions de vue la vision que Dieu a pour nous en tant que mouvement. Cette vision ne se limite pas aux seuls aspects géographiques. Elle comprend également tous les « tous » thématiques, car nous nous engageons de manière rédemptrice dans toutes les sphères, toutes les langues et toutes les autres catégories de la vie et de l’expérience humaines. En conséquence, cette alliance nous oblige à croître. Il s’agit de vagues récurrentes et toujours en expansion. Il s’agit de récurrences multigénérationnelles de la vision qui se développent et se multiplient de façon exponentielle. Chaque vague s’appuie sur celle qui l’a précédée. Chacune a un impact nouveau et apporte de nouvelles façons de faire, atteignant des sommets jamais atteints auparavant. Cette vision n’est jamais statique. Elle reste dynamique, et nous pousse toujours à aller là où nous ne sommes pas encore.
PAROLE D’HÉRITAGE N° 2 : Les sphères d’influence – 1975
C'est en entendant la voix de Dieu, comme le raconte cette importante histoire, que nous avons reçu la parole d’héritage ci-dessous concernant notre engagement dans les sept sphères d’influence de la société.
RÉVÉLATION DANS LES MONTAGNES ROCHEUSES
C’est le poste de garde forestier dans les Rocheuses du Colorado qui reçut l'appel téléphonique alors que les Cunningham profitaient de vacances en famille. Loren et Darlene rejoindraient-ils Bill et Vonette Bright - fondateurs de Campus pour Christ - pour un repas plus tard dans la semaine ? Loren accepta l'invitation avec enthousiasme, désireux de partager avec son ami la nouvelle vision que Dieu lui avait donnée. Il avait demandé à Dieu de lui montrer comment faire des nations des disciples et Dieu venait de lui parler de sept sphères d’influence de la société ; ces sphères façonnent la vision dumonde, les croyances et les valeurs d'une culture. Ce concept était révolutionnaire !
Loren pensa : « Si nous pouvions simplement enseigner les principes et les pratiques du royaume de Dieu dans chacun de ces sept domaines, nous pourrions alors voir la transformation de nos communautés et de nos nations ... »
Alors qu’ils se préparaient à manger, Loren avait dans la poche intérieure de son complet, une page jaune d’un vieux carnet juridique, sur laquelle il avait griffonné sa nouvelle révélation. Après avoir serré la main de Bill, il s’apprêtait à tirer le papier de sa poche quand Bill s’écria : « Loren, tu ne vas pas croire ce que Dieu vient de me montrer ; si nous voulons voir nos nations changer, nous devons avoir un impact sur sept sphères différentes de la société ... ». D’abord déçu que Bill l'ait pris de vitesse, Loren fut vite encouragé par le fait que Dieu confirmait, au travers de son ami, la parole qu'il avait reçue de Dieu quelques jours plus tôt seulement.
Un mois après cette rencontre, pendant l’été 1975, Darlene entendit Francis Schaeffer - fondateur de l’Abri - parler à la radio. Lui aussi parlait de la façon dont nous pouvions voir les nations changer en employant la vérité de la Parole pour façonner les sept domaines différents de la société. Dieu avait certainement gagné leur attention. Clairement, Dieu communiquait quelque chose qui allait avoir de grandes implications pour les stratégies relatives à la Grande Mission.
Quelques années plus tard, sur la base de cette nouvelle révélation, les Cunningham et leur cher ami, Howard Malmstadt, lançaient l’Université des Nations. Il s’agissait d’un nouveau modèle d’université chrétienne, conçu pour être un multiplicateur de missions à l’ère du numérique et de la mondialisation, dont le but final serait de former des jeunes hommes et femmes de plus de deux cents pays différents dans les voies de Dieu. L'objectif de ce nouveau modèle de formation qui marie vie et apprentissage ? Amener dans les nations un changement transformationnel par la mise en pratique intentionnelle des principes du Royaume dans chacune des sept sphères d'influence !
LES SEPT SHÈRES D’INFLUENCE
Une fois que vous avez lu le dernier chapitre d'un roman policier bien construit, tous les indices - qui auparavant pouvaient vous avoir échappés, à vous le lecteur - se mettent en place, révélant un schéma sans équivoque qui mène à la solution du mystère. Tout devient si évident une fois que le grand détective explique les preuves irréfutables. Plus tard, si vous relisez ce roman, tout ce qui était autrefois obscur devient étonnamment clair. De la même manière, comprendre le cadre des sept sphères d'influence nous permet de relire le texte des Écritures et de saisir les concepts essentiels, inspirés par Dieu, que nous aurions pu facilement passer outre si nous ne connaissions pas le cadre en question. Une fois que nous avons reconnu ce schéma, nous ne le voyons pas seulement ici ou là, mais partout à travers les Écritures. Il devient évident pour l'étudiant de la Parole, que Dieu s'est préoccupé de faire des nations des disciples tout au long de l'histoire de l’humanité.
UN MESSAGE POUR CETTE GÉNÉRATION
Le moment est venu de faire passer ce message. Même si plusieurs variantes du thème ont vu le jour ces dernières années – certaines avec sept, d'autres avec huit ou même douze sphères – le principe fondamental reste le même : Dieu a créé les individus (Genèse 1:26-27) et les aime ; il désire les racheter du brisement et du péché. De la même manière, Dieu a créé les nations (Actes 17:26-27) et les aime. Il veut transformer, en y amenant son Royaume, chaque couche de la société et ses relations sociales. Ainsi, que vous appeliez cette réalité une « sphère », un « domaine » ou une « montagne », elle nous renvoie à un Dieu qui prend soin de l'humanité, tant au niveau individuel que collectif. Ce même Dieu a envoyé les prophètes d'autrefois pour prononcer la parole de Dieu tantôt à des individus (un roi, un général, une veuve), tantôt à des expressions collectives de l'humanité (une tribu, une ville, une nation). Dieu a un cœur pour les nations et les individus perdus et nous invite à collaborer avec lui pour apporter l'impact transformateur du royaume de Dieu dans tous les domaines de la vie, tant privée que publique.
Ces sept sphères existent dans toutes les sociétés, depuis les tribus les plus primitives de l’âge de pierre aux mégapoles les plus sophistiquées. Elles comprennent les domaines de la famille, de l’économie, du gouvernement, de la religion, de l'éducation, des médias et de la célébration. Les sept sphères sont pour chaque société ce que les systèmes biologiques de base sont pour le corps humain – une partie intrinsèque du dessein de Dieu, qui apporte la vie lorsqu’ils fonctionnent de manière saine. Puisque Dieu est le concepteur de ces sphères, il serait bon que nous nous efforcions de comprendre ses desseins pour chacune d’entre elles.
Aucune partie de l’expérience humaine ne doit être vécue en dehors des limites du royaume de Dieu. Nous devons faire tout ce que nous faisons coram deo – vivre intentionnellement nos vies dans la présence de Dieu. C’est parce que Jésus est et a l’intention d’être le Seigneur de toutes les dimensions de notre vie, tant privée que publique. Prions donc pour que Dieu nous enseigne comment le représenter correctement dans ces différents domaines de la société. Que ces nouvelles révélations nous aident tous à découvrir comment marcher fidèlement dans les desseins de Dieu dans chacune des sphères d’influence de la société.
PAROLE D’HÉRITAGE N° 3 : La Magna Carta chrétienne – 1981
Nous étions à la fin de l’année 1981 quand des leaders de JEM du monde entier se sont réunis à Kona, Hawaii, pour la première conférence stratégique internationale. JEM avait vingt-et-un ans et nous avions le sentiment d’être devenus adultes. Il y avait une grande anticipation de ce que le Seigneur allait nous dire et de la façon dont il allait nous conduire.
Alors que les leaders se sont réunis pour leur première rencontre, ils ont vécu un profond temps d’adoration. À la fin de ce moment, Loren a dit : « Notre objectif n’est pas de poursuivre notre propre ordre du jour, mais de recevoir celui de Dieu. Avant de faire quoi que ce soit d’autre, prenons tous un temps personnel pour chercher Dieu. Demandons-lui ce qu’il aimerait nous dire, puis réunissons-nous à nouveau et partageons ce que nous avons reçu les uns avec les autres. » Tout le monde s’est dispersé pour écouter Dieu individuellement. Dès que Loren s’est retrouvé seul, il a senti que Dieu commençait à lui parler. Il raconte : « J’ai écrit aussi vite que je le pouvais sur ce que je comprenais être la Magna Carta chrétienne. »
La Magna Carta d’origine est un célèbre document historique écrit en Angleterre en l’an 1215. C’est l’un des premiers documents politiques qui détaille les droits humains fondamentaux. De façon similaire, la Magna Carta chrétienne détaille les droits inhérents à l’évangile, que tout être humain possède. Elle exprime tout ce qui est impliqué dans la Grande Mission, telle que nous pouvons la voir avec les yeux de ceux qui doivent bénéficier de la bonne nouvelle du Royaume. Que peuvent attendre ceux qui ne connaissent pas encore Jésus des disciples de Jésus ? Les six points conduisent à une réponse convaincante et holistique qui fait écho tant aux actions qu’aux paroles de Jésus : « Tout ce que vous avez fait au plus petit d’entre mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25:40).
La Magna Carta chrétienne
Loren Cunningham – 1981
Chaque personne sur terre a le droit
:
1. D’entendre et comprendre l’évangile de Jésus-Christ.
2. D’avoir une Bible disponible dans sa propre langue.
3. D’avoir une communauté chrétienne disponible près de chez soi, pouvoir se réunir régulièrement chaque semaine pour la communion fraternelle, recevoir un enseignement biblique et adorer avec d’autres membres du corps de Christ.
4. D’avoir une éducation chrétienne disponible pour ses enfants.
5. D’avoir les nécessités de base de la vie : nourriture, eau, vêtements, abri et soins médicaux.
6. De mener une vie productive et épanouissante spirituellement, mentalement, socialement, émotionnellement et physiquement. Nous nous engageons, par la grâce de Dieu, à respecter cette alliance et à vivre pour sa gloire. Développé par les leaders de JEM, 1981.
PAROLE D’HÉRITAGE N° 4 : Éradiquer la pauvreté biblique – 1967
La quatrième parole d’héritage a été adoptée avec passion dans les premières années de Jeunesse en Mission, alors que les jeunes allaient partager la bonne nouvelle de Jésus. En 1967, Loren conduisait un groupe de jeunes dans une tournée missionnaire. Il nous raconte :
« J’étais avec un convoi de JEM voyageant du Mexique à l’Amérique Centrale. Nous nous étions arrêtés dans une petite ville mexicaine poussiéreuse pour réparer un pneu crevé. Tandis que certains travaillaient à cela, le reste du groupe a distribué un évangile de Jean dans chaque foyer, puis a mis sur pied une évangélisation en plein air.
Après notre réunion, une femme vêtue d’une vieille robe rouge s’est approchée de moi. Mon espagnol n’était pas très développé, mais j’ai compris ce qu’elle me disait : « Il n’y a pas de lieu dans ma ville où je peux trouver une Bible, et il n’y en a pas non plus dans les villes environnantes. Avez-vous une Bible dans ma langue ? » Je me suis débrouillé pour lui trouver une Bible en espagnol. Elle l’a prise dans ses mains et l’a serrée sur sa poitrine. « ¡ Muchisimas gracias, señor ! »
En nous éloignant, la question de cette femme continuait de résonner en moi : Avez- vous une Bible dans ma langue ? Puis une image est apparue soudainement devant mes yeux – je crois que c’était ce que la Bible appelle une « vision ». J’ai vu un gros camion – pas un semi-remorque, mais quelque chose ressemblant davantage à une grande camionnette mobile. Peint sur le côté se trouvaient ces mots : Solo los deshonestos temen la verdad. Santa Biblia, gratis.
Je ne connaissais pas suffisamment bien l’espagnol pour penser dans cette langue, ainsi le fait de voir cette phrase fut une complète surprise. Je l’ai lentement traduite dans ma tête. Cela signifiait : « Seuls les malhonnêtes craignent la vérité. Bibles gratuites. » Quelle pensée enthousiasmante ! La phrase « Seuls les malhonnêtes craignent la vérité » était totalement nouvelle pour moi, mais elle résonnait dans mon
esprit. Elle était tout particulièrement pertinente à cette époque, alors que les communistes répandaient leur cause dans toute l’Amérique Latine.
La vision se poursuivant, j’ai vu des jeunes gens se tenir à l’arrière de la camionnette transmettre des Bibles dans des mains suppliantes aussi vite qu’ils le pouvaient. » (Extrait de Le livre qui transforme les nations, Loren Cunningham, 2010, Éditions Jeunesse en Mission), pp. 184-185.
La vision a commencé à devenir réalité lorsque, cet été-là à Mexico, ces jeunes ont distribué cinquante mille Nouveaux Testaments à des étudiants universitaires. Cette rencontre avec la femme vêtue d’une vieille robe rouge a finalement conduit au lancement de « Bibles pour le Mexique, » qui à son tour a suscité de nombreux projets de distribution de Bibles dans des dizaines de pays tout autour du monde.
Puis lors d’un atelier de l’Université des Nations à Singapour en 2003, Loren a lancé un défi de taille à la mission, défi qu’il avait reçu du Seigneur. C’était la période où JEM avait reconnu que nous avions dérivé par rapport à la mission que Dieu nous avait confiée au départ, et nous étions en train de nous réaligner sur l’ADN que Dieu nous avait donné pour voir une nouvelle vague d’initiatives apostoliques tout autour du monde. Loren nous a dit : « Je vous exhorte fortement de placer une Bible dans chaque foyer de la terre d’ici 2020. La Bible doit être dans leur langue de cœur et disponible sous une forme qu’ils peuvent facilement comprendre. » Comme Loren aura quatre-vingt-cinq ans en 2020, le cri du cœur de Loren est comme celui de Caleb, lui aussi âgé de quatre-vingt- cinq ans : « Donne-moi cette montagne » (Josué 14:12). Ce défi d’éradiquer la pauvreté biblique a saisi le cœur de beaucoup.
Fin 2014, Loren, accompagné de Darlene et de plusieurs autres leaders de JEM, a visité des leaders clés orthodoxes, catholiques, anglicans et évangéliques tout autour du monde, les exhortant de faire tout ce qu’ils pouvaient pour aider à mettre un terme à la pauvreté biblique. Il y a eu une grande unité autour de ce thème parmi ces leaders influents. En résultat, « l’alliance pour éradiquer la pauvreté biblique » a été rédigée, en appelant les chrétiens de partout à prier, traduire, publier, distribuer, éduquer et motiver les gens pour qu’ils lisent la Bible.
En 2015, je me suis trouvée face à un dilemme : Loren avait quatre-vingts ans à la fin du mois de juin et je savais que les JEMiens du monde entier voudraient célébrer cette étape importante – mais Loren ne voulait pas forcément la célébrer ! Non pas parce qu’il niait le fait de vieillir, mais parce qu’il ne voulait pas être le centre d’attention. Il préférerait de loin laisser passer l’occasion avec une simple fête de famille et un cornet glacé !
Heureusement, notre cher ami David Hamilton connaît bien le cœur de Loren, et il comprenait le dilemme. Il a donc mis sur pied un plan astucieux : en septembre 2015, environ mille trois cents collaborateurs et leaders en provenance de soixante-douze nations devaient se rendre à Townsville, en Australie, pour notre rassemblement YWAM Together. En guise de cadeau d’anniversaire, à la fin de cet événement, nous avons honoré Loren par une réflexion sur quatre paroles clés qu’il avait lui-même partagées à notre mission tout au long de notre histoire. Ces paroles ont été connues par la suite sous le nom « quatre paroles d’héritage ». Chacune de ces paroles d’héritage a été présenté à Loren sous forme d’histoire, rappelant comment Dieu avait donné cette parole, devant toute la congrégation, accompagnée d’une fanfare et de cadeaux appropriés. Ce moment s’est terminé avec un énorme gâteau d’anniversaire, porté sur les épaules de six « guerriers » des îles du Pacifique. Le gâteau avait la forme d’une Bible géante, représentant la quatrième parole d’héritage : « éradiquer la pauvreté biblique aujourd’hui ». Ce temps était rempli de joie et de rires, ainsi que de réflexions sur l’ampleur des paroles que Dieu avait données à JEM et au corps du Christ par l’intermédiaire de Loren. C’est donc ainsi que Loren a pu célébrer son anniversaire, en se concentrant sur Jésus et sur les paroles qu’il nous avait données !
- Darlene Cunningham
PAROLE D’HÉRITAGE N° 1 : La vision des vagues – 1956
L’ALLIANCE FONDAMENTALE DE JEM
C’était en juin 1956. Loren Cunningham était aux Bahamas avec quatre autres jeunes hommes pour évangéliser et réunir des jeunes, en utilisant leurs talents musicaux. Un mercredi à quinze heures, quelques jours avant son vingt-et-unième anniversaire, il était agenouillé près de son lit dans la chambre d’amis simplement meublée de son hôte missionnaire. Il demandait au Seigneur quel était le message qu’il devait partager ce soir-là. Puis, alors qu’il regardait les murs blancs, quelque chose d’inattendu s’est produit. Il dit : « Je vis soudain, étalée devant moi, une carte du monde. Mais c’était une carte vivante. Elle remuait ! Je m’assis, secouai la tête, me frottai les yeux : un film se déroulait dans mon esprit. Je distinguais tous les continents. Les vagues venaient se briser sur les côtes : chacun d’elles déferlait sur un continent, puis reculait, puis revenait plus avant, pour enfin le recouvrir complètement.
Je retenais mon souffle. Puis la scène que je contemplais changea. Les vagues devinrent des jeunes gens – de mon âge, ou même plus jeunes – et ils couvraient les continents., Ils parlaient aux gens, au coin des rues, ou devant les cafés. Ils allaient de maison en maison. Ils prêchaient. Partout, ils se montraient attentionnés envers les habitants. Puis tout s’effaça. » (Extrait de Est-ce bien toi, Seigneur ? de Loren Cunningham avec Janice Rogers, Éditions Jeunesse en Mission).
Dieu avait parlé à Loren à travers cette vision des vagues. Cette remarquable initiative de Dieu de partager son rêve avec Loren allait conduire au lancement de Jeunesse en Mission quatre ans plus tard. En l’espace d’une génération, des millions de jeunes verraient leur vie touchée par Dieu grâce à cette vision des vagues.
Nous faisons partie de ces jeunes. Nos vies ont été changées par la façon dont Dieu a rencontré Loren ce jour-là aux Bahamas. Lorsque nous repensons à cet événement, nous réalisons que ce moment a des parallèles importants avec d’autres moments de l’histoire, des moments où Dieu est intervenu pour partager son cœur et ses desseins pour le monde. Nous avons en effet réalisé que cette vision, cette rencontre inattendue, était une alliance fondatrice, initiée par Dieu et qui définissait notre destinée en tant que mission ; Dieu l’avait donnée à Loren afin de donner naissance à un nouveau mouvement missionnaire.
À quoi ce mouvement devrait-il ressembler ? Quels étaient les principaux éléments de cette vision de l’alliance ?
Tout d’abord, cette vision concernait la jeunesse. C’était à la fois une réalité concrète et une métaphore concernant de nouvelles choses. Concrètement, si un jour nous cessions de promouvoir la jeunesse, nous nous éloignerions alors de l’appel de Dieu pour nous en tant que tribu de JEM. Métaphoriquement, c’était le langage de la dérégulation et de l’innovation missionnaires. Au milieu du vingtième siècle, les jeunes n’étaient pas considérés comme des candidats à la mission. Ce n’était tout simplement pas quelque chose qui se faisait à l’époque de la vision de Loren. Aujourd’hui, cette vision d’alliance continue à nous appeler à faire ce que d’autres dans l’Église ne font pas. Elle nous appelle à aller de l’avant en tant que mission apostolique pour faire naître de nouvelles initiatives dans l’Esprit, pour atteindre les objectifs de la Grande Mission. Elle nous appelle à un style de vie pionnier et viral, à co-créer avec Dieu, à faire et à encourager les autres à faire de nouvelles choses de manières nouvelles.
Deuxièmement, cette vision concernait les « tous » et les « chaque ». Les vagues de jeunes couvraient toutes les nations, sur tous les continents. Il s’agissait d’être global, inclusif et holistique. Si un jour nous perdions de vue les « tous et les chaque », nous perdrions de vue la vision que Dieu a pour nous en tant que mouvement. Cette vision ne se limite pas aux seuls aspects géographiques. Elle comprend également tous les « tous » thématiques, car nous nous engageons de manière rédemptrice dans toutes les sphères, toutes les langues et toutes les autres catégories de la vie et de l’expérience humaines. En conséquence, cette alliance nous oblige à croître. Il s’agit de vagues récurrentes et toujours en expansion. Il s’agit de récurrences multigénérationnelles de la vision qui se développent et se multiplient de façon exponentielle. Chaque vague s’appuie sur celle qui l’a précédée. Chacune a un impact nouveau et apporte de nouvelles façons de faire, atteignant des sommets jamais atteints auparavant. Cette vision n’est jamais statique. Elle reste dynamique, et nous pousse toujours à aller là où nous ne sommes pas encore.
PAROLE D’HÉRITAGE N° 2 : Les sphères d’influence – 1975
C'est en entendant la voix de Dieu, comme le raconte cette importante histoire, que nous avons reçu la parole d’héritage ci-dessous concernant notre engagement dans les sept sphères d’influence de la société.
RÉVÉLATION DANS LES MONTAGNES ROCHEUSES
C’est le poste de garde forestier dans les Rocheuses du Colorado qui reçut l'appel téléphonique alors que les Cunningham profitaient de vacances en famille. Loren et Darlene rejoindraient-ils Bill et Vonette Bright - fondateurs de Campus pour Christ - pour un repas plus tard dans la semaine ? Loren accepta l'invitation avec enthousiasme, désireux de partager avec son ami la nouvelle vision que Dieu lui avait donnée. Il avait demandé à Dieu de lui montrer comment faire des nations des disciples et Dieu venait de lui parler de sept sphères d’influence de la société ; ces sphères façonnent la vision dumonde, les croyances et les valeurs d'une culture. Ce concept était révolutionnaire !
Loren pensa : « Si nous pouvions simplement enseigner les principes et les pratiques du royaume de Dieu dans chacun de ces sept domaines, nous pourrions alors voir la transformation de nos communautés et de nos nations ... »
Alors qu’ils se préparaient à manger, Loren avait dans la poche intérieure de son complet, une page jaune d’un vieux carnet juridique, sur laquelle il avait griffonné sa nouvelle révélation. Après avoir serré la main de Bill, il s’apprêtait à tirer le papier de sa poche quand Bill s’écria : « Loren, tu ne vas pas croire ce que Dieu vient de me montrer ; si nous voulons voir nos nations changer, nous devons avoir un impact sur sept sphères différentes de la société ... ». D’abord déçu que Bill l'ait pris de vitesse, Loren fut vite encouragé par le fait que Dieu confirmait, au travers de son ami, la parole qu'il avait reçue de Dieu quelques jours plus tôt seulement.
Un mois après cette rencontre, pendant l’été 1975, Darlene entendit Francis Schaeffer - fondateur de l’Abri - parler à la radio. Lui aussi parlait de la façon dont nous pouvions voir les nations changer en employant la vérité de la Parole pour façonner les sept domaines différents de la société. Dieu avait certainement gagné leur attention. Clairement, Dieu communiquait quelque chose qui allait avoir de grandes implications pour les stratégies relatives à la Grande Mission.
Quelques années plus tard, sur la base de cette nouvelle révélation, les Cunningham et leur cher ami, Howard Malmstadt, lançaient l’Université des Nations. Il s’agissait d’un nouveau modèle d’université chrétienne, conçu pour être un multiplicateur de missions à l’ère du numérique et de la mondialisation, dont le but final serait de former des jeunes hommes et femmes de plus de deux cents pays différents dans les voies de Dieu. L'objectif de ce nouveau modèle de formation qui marie vie et apprentissage ? Amener dans les nations un changement transformationnel par la mise en pratique intentionnelle des principes du Royaume dans chacune des sept sphères d'influence !
LES SEPT SHÈRES D’INFLUENCE
Une fois que vous avez lu le dernier chapitre d'un roman policier bien construit, tous les indices - qui auparavant pouvaient vous avoir échappés, à vous le lecteur - se mettent en place, révélant un schéma sans équivoque qui mène à la solution du mystère. Tout devient si évident une fois que le grand détective explique les preuves irréfutables. Plus tard, si vous relisez ce roman, tout ce qui était autrefois obscur devient étonnamment clair. De la même manière, comprendre le cadre des sept sphères d'influence nous permet de relire le texte des Écritures et de saisir les concepts essentiels, inspirés par Dieu, que nous aurions pu facilement passer outre si nous ne connaissions pas le cadre en question. Une fois que nous avons reconnu ce schéma, nous ne le voyons pas seulement ici ou là, mais partout à travers les Écritures. Il devient évident pour l'étudiant de la Parole, que Dieu s'est préoccupé de faire des nations des disciples tout au long de l'histoire de l’humanité.
UN MESSAGE POUR CETTE GÉNÉRATION
Le moment est venu de faire passer ce message. Même si plusieurs variantes du thème ont vu le jour ces dernières années – certaines avec sept, d'autres avec huit ou même douze sphères – le principe fondamental reste le même : Dieu a créé les individus (Genèse 1:26-27) et les aime ; il désire les racheter du brisement et du péché. De la même manière, Dieu a créé les nations (Actes 17:26-27) et les aime. Il veut transformer, en y amenant son Royaume, chaque couche de la société et ses relations sociales. Ainsi, que vous appeliez cette réalité une « sphère », un « domaine » ou une « montagne », elle nous renvoie à un Dieu qui prend soin de l'humanité, tant au niveau individuel que collectif. Ce même Dieu a envoyé les prophètes d'autrefois pour prononcer la parole de Dieu tantôt à des individus (un roi, un général, une veuve), tantôt à des expressions collectives de l'humanité (une tribu, une ville, une nation). Dieu a un cœur pour les nations et les individus perdus et nous invite à collaborer avec lui pour apporter l'impact transformateur du royaume de Dieu dans tous les domaines de la vie, tant privée que publique.
Ces sept sphères existent dans toutes les sociétés, depuis les tribus les plus primitives de l’âge de pierre aux mégapoles les plus sophistiquées. Elles comprennent les domaines de la famille, de l’économie, du gouvernement, de la religion, de l'éducation, des médias et de la célébration. Les sept sphères sont pour chaque société ce que les systèmes biologiques de base sont pour le corps humain – une partie intrinsèque du dessein de Dieu, qui apporte la vie lorsqu’ils fonctionnent de manière saine. Puisque Dieu est le concepteur de ces sphères, il serait bon que nous nous efforcions de comprendre ses desseins pour chacune d’entre elles.
Aucune partie de l’expérience humaine ne doit être vécue en dehors des limites du royaume de Dieu. Nous devons faire tout ce que nous faisons coram deo – vivre intentionnellement nos vies dans la présence de Dieu. C’est parce que Jésus est et a l’intention d’être le Seigneur de toutes les dimensions de notre vie, tant privée que publique. Prions donc pour que Dieu nous enseigne comment le représenter correctement dans ces différents domaines de la société. Que ces nouvelles révélations nous aident tous à découvrir comment marcher fidèlement dans les desseins de Dieu dans chacune des sphères d’influence de la société.
PAROLE D’HÉRITAGE N° 3 : La Magna Carta chrétienne – 1981
Nous étions à la fin de l’année 1981 quand des leaders de JEM du monde entier se sont réunis à Kona, Hawaii, pour la première conférence stratégique internationale. JEM avait vingt-et-un ans et nous avions le sentiment d’être devenus adultes. Il y avait une grande anticipation de ce que le Seigneur allait nous dire et de la façon dont il allait nous conduire.
Alors que les leaders se sont réunis pour leur première rencontre, ils ont vécu un profond temps d’adoration. À la fin de ce moment, Loren a dit : « Notre objectif n’est pas de poursuivre notre propre ordre du jour, mais de recevoir celui de Dieu. Avant de faire quoi que ce soit d’autre, prenons tous un temps personnel pour chercher Dieu. Demandons-lui ce qu’il aimerait nous dire, puis réunissons-nous à nouveau et partageons ce que nous avons reçu les uns avec les autres. » Tout le monde s’est dispersé pour écouter Dieu individuellement. Dès que Loren s’est retrouvé seul, il a senti que Dieu commençait à lui parler. Il raconte : « J’ai écrit aussi vite que je le pouvais sur ce que je comprenais être la Magna Carta chrétienne. »
La Magna Carta d’origine est un célèbre document historique écrit en Angleterre en l’an 1215. C’est l’un des premiers documents politiques qui détaille les droits humains fondamentaux. De façon similaire, la Magna Carta chrétienne détaille les droits inhérents à l’évangile, que tout être humain possède. Elle exprime tout ce qui est impliqué dans la Grande Mission, telle que nous pouvons la voir avec les yeux de ceux qui doivent bénéficier de la bonne nouvelle du Royaume. Que peuvent attendre ceux qui ne connaissent pas encore Jésus des disciples de Jésus ? Les six points conduisent à une réponse convaincante et holistique qui fait écho tant aux actions qu’aux paroles de Jésus : « Tout ce que vous avez fait au plus petit d’entre mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25:40).
La Magna Carta chrétienne
Loren Cunningham – 1981
Chaque personne sur terre a le droit
:
1. D’entendre et comprendre l’évangile de Jésus-Christ.
2. D’avoir une Bible disponible dans sa propre langue.
3. D’avoir une communauté chrétienne disponible près de chez soi, pouvoir se réunir régulièrement chaque semaine pour la communion fraternelle, recevoir un enseignement biblique et adorer avec d’autres membres du corps de Christ.
4. D’avoir une éducation chrétienne disponible pour ses enfants.
5. D’avoir les nécessités de base de la vie : nourriture, eau, vêtements, abri et soins médicaux.
6. De mener une vie productive et épanouissante spirituellement, mentalement, socialement, émotionnellement et physiquement. Nous nous engageons, par la grâce de Dieu, à respecter cette alliance et à vivre pour sa gloire. Développé par les leaders de JEM, 1981.
PAROLE D’HÉRITAGE N° 4 : Éradiquer la pauvreté biblique – 1967
La quatrième parole d’héritage a été adoptée avec passion dans les premières années de Jeunesse en Mission, alors que les jeunes allaient partager la bonne nouvelle de Jésus. En 1967, Loren conduisait un groupe de jeunes dans une tournée missionnaire. Il nous raconte :
« J’étais avec un convoi de JEM voyageant du Mexique à l’Amérique Centrale. Nous nous étions arrêtés dans une petite ville mexicaine poussiéreuse pour réparer un pneu crevé. Tandis que certains travaillaient à cela, le reste du groupe a distribué un évangile de Jean dans chaque foyer, puis a mis sur pied une évangélisation en plein air.
Après notre réunion, une femme vêtue d’une vieille robe rouge s’est approchée de moi. Mon espagnol n’était pas très développé, mais j’ai compris ce qu’elle me disait : « Il n’y a pas de lieu dans ma ville où je peux trouver une Bible, et il n’y en a pas non plus dans les villes environnantes. Avez-vous une Bible dans ma langue ? » Je me suis débrouillé pour lui trouver une Bible en espagnol. Elle l’a prise dans ses mains et l’a serrée sur sa poitrine. « ¡ Muchisimas gracias, señor ! »
En nous éloignant, la question de cette femme continuait de résonner en moi : Avez- vous une Bible dans ma langue ? Puis une image est apparue soudainement devant mes yeux – je crois que c’était ce que la Bible appelle une « vision ». J’ai vu un gros camion – pas un semi-remorque, mais quelque chose ressemblant davantage à une grande camionnette mobile. Peint sur le côté se trouvaient ces mots : Solo los deshonestos temen la verdad. Santa Biblia, gratis.
Je ne connaissais pas suffisamment bien l’espagnol pour penser dans cette langue, ainsi le fait de voir cette phrase fut une complète surprise. Je l’ai lentement traduite dans ma tête. Cela signifiait : « Seuls les malhonnêtes craignent la vérité. Bibles gratuites. » Quelle pensée enthousiasmante ! La phrase « Seuls les malhonnêtes craignent la vérité » était totalement nouvelle pour moi, mais elle résonnait dans mon
esprit. Elle était tout particulièrement pertinente à cette époque, alors que les communistes répandaient leur cause dans toute l’Amérique Latine.
La vision se poursuivant, j’ai vu des jeunes gens se tenir à l’arrière de la camionnette transmettre des Bibles dans des mains suppliantes aussi vite qu’ils le pouvaient. » (Extrait de Le livre qui transforme les nations, Loren Cunningham, 2010, Éditions Jeunesse en Mission), pp. 184-185.
La vision a commencé à devenir réalité lorsque, cet été-là à Mexico, ces jeunes ont distribué cinquante mille Nouveaux Testaments à des étudiants universitaires. Cette rencontre avec la femme vêtue d’une vieille robe rouge a finalement conduit au lancement de « Bibles pour le Mexique, » qui à son tour a suscité de nombreux projets de distribution de Bibles dans des dizaines de pays tout autour du monde.
Puis lors d’un atelier de l’Université des Nations à Singapour en 2003, Loren a lancé un défi de taille à la mission, défi qu’il avait reçu du Seigneur. C’était la période où JEM avait reconnu que nous avions dérivé par rapport à la mission que Dieu nous avait confiée au départ, et nous étions en train de nous réaligner sur l’ADN que Dieu nous avait donné pour voir une nouvelle vague d’initiatives apostoliques tout autour du monde. Loren nous a dit : « Je vous exhorte fortement de placer une Bible dans chaque foyer de la terre d’ici 2020. La Bible doit être dans leur langue de cœur et disponible sous une forme qu’ils peuvent facilement comprendre. » Comme Loren aura quatre-vingt-cinq ans en 2020, le cri du cœur de Loren est comme celui de Caleb, lui aussi âgé de quatre-vingt- cinq ans : « Donne-moi cette montagne » (Josué 14:12). Ce défi d’éradiquer la pauvreté biblique a saisi le cœur de beaucoup.
Fin 2014, Loren, accompagné de Darlene et de plusieurs autres leaders de JEM, a visité des leaders clés orthodoxes, catholiques, anglicans et évangéliques tout autour du monde, les exhortant de faire tout ce qu’ils pouvaient pour aider à mettre un terme à la pauvreté biblique. Il y a eu une grande unité autour de ce thème parmi ces leaders influents. En résultat, « l’alliance pour éradiquer la pauvreté biblique » a été rédigée, en appelant les chrétiens de partout à prier, traduire, publier, distribuer, éduquer et motiver les gens pour qu’ils lisent la Bible.
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